sirius black. uc.

Tu ne seras jamais un Black… les Black ne vont pas à Gryffondor… les Black ne déçoivent pas leurs parents… tu n’es pas notre fils, Sirius… mère, quelles erreurs ai-je commises à part celle-ci ? Tu existes… vous ne pouvez pas dire ça de votre chair… si c’est toi, je le dis, je le hurlerai jusqu’à ce que tu comprennes… maman… ne dis pas maman, n’implore pas ma pitié, débrouille-toi… s’il vous plaît… tu n’écoutes donc pas ? La pitié est bonne pour les inférieurs… tu es inférieur… non, mère, je suis un Black… ne dis pas cela maintenant, tu n’étais déjà plus un Black quand je t’ai regardé… tes yeux te trompaient… je savais que tu serais notre déception… vous êtes aussi la pire déception de ma vie, mère… SILENCE !

« ENDOLORIS ! »

Des hurlements déchirèrent le voile de silence qui s’était abattu entre le fils et la mère. Tordu de douleur dans l’entrée du 12, Square Grimmaurd, le jeune Sirius Black suppliait Walburga de rompre l’enchantement. Sa belle silhouette, svelte et glaciale, se dessinait dans la pénombre avec, comme seule expression visible, un rictus carnassier lui dévorant le visage. Le jeune garçon rampait presque à terre, sous le poids de ces milliers de couteaux le frappant au corps, tentant de maîtriser sa souffrance, de la sentir pour moins la ressentir. Ses yeux se faisaient moins implorants, il comprenait peu à peu que quoiqu’il fasse, sa mère aurait toujours le dernier mot. Elle stoppa brusquement le sortilège, entraînant alors Sirius dans les abysses. Etait-il une déception ? Le fait qu’il soit envoyé à Gryffondor était-il si répugnant et inconcevable pour sa famille ? Les larmes ne venaient pas, il les refoulait au fond de lui-même, il ne voulait pas, qu’en plus d’implorer la pitié de cette femme sans loi, pleurer comme un bâtard en s’accrochant aux jupons de Walburga. Non, jamais. Il ne s’abaisserait jamais à ce niveau. Sirius était un Black rejeté, mais il demeurait un Black fier et orgueilleux. Il est si faible… si impuissant… Il entendait vaguement ses paroles putrides, ces fers chauffés à vif qui s’écrasaient lentement contre sa peau, il ne pouvait plus rien ouïr correctement… ni se défendre… ni quoique ce soit d’autre. Il y eut juste ce trou noir et ces centaines de mains qui le tiraient vers le fond. S’il te plaît, maman, s’il te plaît… si tu veux me détester, détestes-moi… mais respecte-moi, comme moi je t’ai toujours respectée.

Le poids d’une famille Pure, et Mangemorte par surcroit, était un terrible fardeau pour Sirius, dès qu’il mit les pieds dans le Poudlard Express. Il ne se doutait pas que son avenir se jouerait sous un vieux Choixpeau miséreux, et que les vacances de Noël qui s’annonçaient seraient les plus tortueuses de son existence. À la place, le jeune intrépide se hissa dans le train, suivi de ses trois cousines : Bellatrix, Narcissa et Androméda, accompagnées de Lucius Malefoy, les frères Lestrange, un certain Rosier, et d’autres visages inconnus. Sirius faussa compagnie à la bande « Toujours pure » et se glissa dans un compartiment. Déjà, il marquait son territoire : il n’aurait rien à voir avec sa famille, à Poudlard.

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